Ma soeur est une grande fana du Canada. Je ne sais pas si elle m’a refilé le virus, mais en tout cas, j’apprécie beaucoup le Canada et plus particulièrement l’accent québécois. Et puis, regarder le cœur à ses raisons durant mon adolescence n’a pas arrangé les choses. Bienque je sois une quiche lorraine en imitation d’accent, je ne peux me lasser de chercher des expressions québécoises rigolotes. Allez, je vous montre mes trouvailles.
Mais avant de vous dévoiler mes perles, une petite histoire du Québec s’impose afin de répondre à la question qui hante vos nuits:
« Pourquoi le français québécois est-il donc différent de celui de la France ? »
- Alors, faisons un bond de cinq siècles en arrière: 1608, Samuel de Champlain fonde la ville de Québec où vont commencer à émigrer des français et donc ramener avec eux leur langue: le français. Cependant, en France, à cette époque, on parle différents patois. Difficile donc de se comprendre entre colons! Afin que tout le monde puisse se comprendre, on choisit de parler le français de la cour du roi. C’est de cette langue que le français québécois prend plusieurs de ses particularités, tels que l’usage de «y» au lieu du «lui» (comme dans: J’y ai donné l’argent que j’y dois) ou encore les fameux «moé» et «toé».
- La conquête britannique de 1759 prive le Québec de tout contact avec la France. De ce fait, le français québécois va suivre une évolution différente de celle du français de France. Le français québécois subira aussi une très forte influence de l’anglais, mais pas que. Par exemple, avec la révolution, en France, le français de la cour n’est plus vu comme symbole de prestige. Au Québec, on ne subit pas cette influence et on continue à utiliser le français du roi.
- Après une longue période de dépréciation au profit de l’anglais, le français québécois renaît miraculeusement dans les années 1960. Le français de Paris devient la norme des médias et des élites.
source
http://notre-quebec-au-crayon.tumblr.com/
De cette fabuleuse histoire est née un authentique vocabulaire:
- ça va faire – ça suffit
- y fait frette – il fait froid
- c’est plate – c’est ennuyeux
- être sur son 36 – être sur son 31
- se pogner l’cul – ne rien faire
- de la chnoute – de la merde
- une blonde – une petite copine
- avoir de l’eau dans la cave – avoir un pantalon trop court
- avoir de la misère – être en difficulté
- avoir l’air bête – avoir l’air de mauvaise humeur
Il existe aussi les sacres qui sont les insultes, toutes tirées du registre religieux (à cause l’oppression de l’église pendant plusieurs années au Québec). Les voici:
Sacre |
Explication |
Batinse | Vient du mot baptême |
Viarge | Vient du mot Vierge |
Ciboire, cibole, cimonaque | Vient du mot ciboire |
Tabarnak, tabarnouche (version allégée !) | Vient du mot tabernacle |
Calisse, caline (version allégée !)
caline de bine (version allégée !) calique (version allégée !) califf (version allégée !) |
Vient du mot calice |
Ostie, astie, ‘stie, ostifie (version allégée !)
s’ostiner |
Vient du mot hostie |
Crisse, crime (version allégée !)
criff (version allégée !) |
Vient du mot Christ |
i
i
Si cela vous intéresse, voici un petit cour de québécois pour les nuls.
Allez, cadeau bonus. En ce moment, je regarde les bobos: une web-série en français québécois avec Marc Labrèche et Anne Dorval que j’adore.